AES : les sévères critiques de Pascal Affi N’Guessan
Pascal Affi N'Guessan, ancien Premier ministre ivoirien, ne mâche pas ses mots contre l'AES

Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre ivoirien, ne mâche pas ses mots contre l’AES, l’Alliance des Etats du Sahel. Le président du Front populaire ivoirien (FPI) s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité, notamment la coopération internationale en Afrique.
Il a particulièrement critiqué la stratégie des pays du Sahel, qui ont rompu avec la France pour se tourner vers d’autres puissances comme la Russie et la Chine.
Affi N’Guessan a dénoncé ce qu’il considère comme une contradiction dans la politique extérieure des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Selon lui, rejeter l’influence française pour s’allier exclusivement à d’autres puissances revient à reproduire une dépendance sous une autre forme.
« Est-ce que nous voulons être les jouets et instruments de ces puissances occidentales, ou voulons-nous prendre notre destin en main, construire un développement endogène et discuter d’égal à égal avec la communauté internationale ? », s’est-il interrogé rapporte le mandatexpress.net.
Pour l’opposant ivoirien, la priorité doit être de défendre les intérêts nationaux en exploitant intelligemment les opportunités offertes par la coopération internationale. Il estime que les pays africains ne doivent pas être contraints à choisir un camp au détriment d’un autre, mais plutôt privilégier une approche équilibrée.
Pascal Affi N’Guessan : « On a le sentiment qu’on rejette une forme de néo-colonisation pour… »
L’ancien lieutenant de Laurent Gbagbo, leader du PPA-CI, va plus loin en qualifiant la situation au Sahel de « dramatique ». Selon lui, certains dirigeants africains utilisent ces nouvelles alliances pour asseoir des régimes autoritaires, au détriment des véritables aspirations de leurs peuples.
« On a le sentiment qu’on rejette une forme de néo-colonisation pour se jeter dans les bras d’un autre système qui vous prend en otage », a-t-il déclaré.
L’ancien Premier ministre dénonce ainsi une instrumentalisation politique de ces choix géopolitiques, qui ne reposent pas sur une volonté sincère de développement national, mais sur des calculs personnels et idéologiques.