Felwine Sarr : « Si nous devons aller vers une monnaie nationale, il faudra… »

Felwine Sarr n’a pas échappé à la question sur une éventuelle rupture du Sénégal avec le CFA, lors de l’interview accordée au quotidien national Le Soleil le week-end passé.

L’économiste, enseignant aux USA et écrivain a posé un préalable. Il déclare : « si nous devons aller vers une monnaie nationale, il faudra s’assurer des conditions économiques pour bien le faire parce que l’on voit bien que c’est à double tranchant. Actuellement, il y a 23 monnaies africaines qui sont dans la tourmente. Il faut donc réfléchir au bon ‘trade-off’ pour assurer l’effectivité des fonctions de la monnaie. C’est une réflexion à mener avec soin ».

Felwine Sarr : « les accords de coopération monétaire avec la France nous entravent et nous empêchent d’avoir une politique monétaire proactive »

M. Sarr ne cache pas son accord avec les défenseurs de la sortie du Sénégal du CFA. Il soutient : « nos arguments consistent à dire que les accords de coopération monétaire avec la France nous entravent et nous empêchent d’avoir une politique monétaire proactive qui est tournée vers la satisfaction de nos besoins en termes de croissance économique et que celle-ci est trop contrainte à l’arrimage à l’Euro…Cela entrave notre compétitivité externe ».

Celui qui est en même temps écrivain poursuit : « les études nous ont montré qu’un régime de change plus flexible dont les marges de fluctuations sont encadrées avec un arrimage de la monnaie à un panier de devises au prorata des monnaies des pays avec lesquels on commerce le plus m, était beaucoup plus optimal en termes de bien-être et de croissance économique ».

Il demande en ce sens « d’accélérer le projet de l’éco dans le cadre de la CEDEAO » afin « de préserver les gains d’une intégration monétaire et économique ».