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Le mal sénégalais qui nous fait mal .Par Papa Abdoulaye Seck*

Le mal sénégalais qui nous fait mal .Par Papa Abdoulaye Seck*

« Le mal sénégalais qui nous fait mal » est le titre d’une contribution signée par Papa Abdoulaye Seck, ancien ministre puis Ambassadeur, que nous reprenons ci-dessous du journal Le Quotidien.

De retour de la Côte d’Ivoire où j’ai séjourné par amour pour mon pays et par passion pour le football, j’ai été bien accueilli par notre Assemblée nationale. En effet, j’ai revu les films de ma tendre jeunesse du cinéma Roxy de la Medina, dans ce temple considéré comme l’échantillon le plus représentatif pour la prise de décision engageant la nation toute entière.

Je me suis alors surpris en train de me demander s’il est possible de retirer ma procuration personnelle à ce temple si important dans mon vouloir de vivre ensemble.

Par ailleurs, j’ai pensé à tous les amis et collègues du monde entier qui vont certainement revisiter leur excellente image de notre pays reposant sur une belle intelligence, une tolérance, une élégance, une passion pour le beau et pour le juste, une joie de vivre, l’amour de son prochain, etc.

En réalité, il n’est jamais trop de se demander si nous devons accepter une punition nationale en donnant des pouvoirs à des représentants du peuple en déphasage avec la philosophie et les principes de base du vaillant peuple du Sénégal.

Le mal est profond !
Il faut une bonne étiologie débouchant sur une thérapie opérationnelle.
Sous ce prisme, je me demande bien si notre pays a besoin d’un dialogue politique ou d’un dialogue sociétal impliquant tous pour revoir notre plan béton armé.

Il s’agit, me semble-t-il, d’un prérequis pour que l’édifice Sénégal existe, tienne bon, soit prospère grâce à une excellence constamment revigorée et qui génère des dividendes équitablement partagés au nom d’une justice sociale dans sa plénitude.

Au demeurant, j’avais déjà exprimé, avec une inquiétude tirée d’une observation à l’œil nu, donc sans microscope sophistiqué, dix éléments graves:
1- les injures sont de plus en plus une monnaie courante à fort taux de change;
2-le micro est sous la dictature de spécialistes sans spécialités;
3-les cerveaux rodés et bien calibrés sont timorés et craignent la sortie du faux lion de la forêt dense troublant une fête déjà troublée;
4-le droit d’ainesse disparaît des radars, l’âge et l’expérience sont inscrits en pertes et profits;
5-nos valeurs religieuses et sociétales sont de plus en plus conjuguées au passé. On peut forcer, avant l’heure, le coucher du soleil;
6-l’homme célèbre est celui qui dit tout haut ce que nos enfants et petit-fils ne doivent pas entendre;
7- les hommes politiques s’octroient un brevet de compétence «tout terrain» et parlent au nom d’une majorité silencieuse non consultée;
8- la Var fait rire, elle ne choque plus, l’opinion a presque pris goût à notre versatilité;
9-l’honnêteté est devenue un pêché, l’expression d’un manque de courage, d’une naïveté et d’une déviance par rapport à ce qui doit être;
10-une jalousie ou négation de l’existence de Dieu dans cette société sénégalaise qui se dit si croyante.

Fort de tout cela, j’estime qu’un dialogue politique pour discuter de questions purement politiques ne débouchera que sur des sous-produits en lieu et place de produits finis. En clair, nous sommes en train de mettre à l’antichambre de nos réflexions collectives : l’emploi des jeunes, l’émigration clandestine, la survie et la performance de notre système éducatif, notre sécurité alimentaire, l’amélioration des conditions de vie et d’existence des plus démunis, la gestion des changements climatiques, l’exploitation optimale de nos ressources naturelles, etc.

Il faut réconcilier le Sénégal avec lui-même, la prise en charge de cette équation dépasse la mutualisation des intelligences de tous les politiques.

Le peuple du Sénégal doit refuser d’être marginalisé dans des affaires qui le concernent du premier au dernier degré.

A quand des équipes nationales de compétences pour un meilleur classement mondial de notre pays dans les divers compartiments socio-économiques de l’humanité ?

A l’évidence, en intériorisant mieux cette formule de Thomas Mann : « Agissez comme un homme de réflexion et réfléchissez comme un homme d’action», la réponse viendra.

Je n’ai jamais voulu attiser un feu, mais je suis agressé par ma conscience profonde, qui me demande de dire haut et fort ce que je pense avec courtoisie, respect et considération.

Que Dieu protège tous les fils et filles de ce pays avec une priorité à ceux qui ne partagent pas mes idées. Oui, la pluralité des analyses tire le progrès.

*Directeur de Recherche, Quintuple Académicien des Sciences agricoles (Sénégal, Bénin, France, Afrique, Monde)

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