Complot politico-médiatique contre Ousmane Sonko et/ou « le projet » ? .Par Mademba NDIAYE*
Ousmane Sonko et le projet seraient-ils l'objet d'un processus savamment orchestré ? Le chef d'entreprise Mademba Ndiaye pose le débat

Ousmane Sonko et le projet seraient-ils l’objet d’un processus savamment orchestré ? Le chef d’entreprise Mademba Ndiaye pose le débat dans une tribune publiée notamment par Seneweb, que nous reprenons ci-dessous.
Ousmane Sonko, Président Diomaye, Le Projet, le Sénégal
Le premier ministre Ousmane SONKO subit actuellement les contrecoups d’une sur-légitimité politique qui l’expose à des manœuvres (parfois non conventionnelles), des critiques non fondées de la part de l’opposition et de certains médias.
Le tableau du Sénégal peint par les conservateurs du système reflète une volonté manifeste de s’opposer aux forces du progrès dont Ousmane SONKO incarne le leadership, dans le discours et les actes.
Cher (pauvre) Premier ministre, du courage !!! Je présume, je sais que tu souffres de ce complot politico-médiatique qui se déroule actuellement.
Pour ne rien arranger, malheureusement, la combinaison de facteurs négatifs que sont la baisse continue de la note souveraine du Sénégal, le lourd service de la dette et l’énorme dépassement des critères de convergence communautaires continue de plomber la relance économique. C’est un héritage lourd, mais il faut absolument l’assumer, le dépasser, le dédramatiser, et avancer.
Le binôme Diomaye-Sonko, espoir de tout un peuple ou même, de tout un continent, doit être résiliant, imaginatif et surtout audacieux, pour faire de grandes réformes qui créent un environnement des affaires compétitif. Le pouvoir des patriotes à l’obligation absolue d’améliorer les conditions de vie des Sénégalais. C’est sur cela que nous les attendons. Par ce que de toutes les façons, le complot politico-médiatique va s’amplifier, mais il ne réussira pas.
Focus sur la contradiction principale : l’économie
Le succès du « projet » nécessite des réformes imaginatives et audacieuses. Les contradictions politiques (secondaires) doivent être reléguées au second plan.
Le « Projet », la résistance des conservateurs et le mandat des grandes réformes
Le « projet » dispose de tous les leviers du pouvoir. Il doit donc consacrer une bonne partie de ce mandat à de grandes réformes qui doivent être les principaux marqueurs de la gouvernance des patriotes.
Ce que le « projet » nous propose est théoriquement cohérent.
– Le Sénégal et ses intérêts d’abord, ensuite l’Afrique, enfin le reste du monde (voir l’appellation de l’actuel ministère de l’intégration africaine et des affaires étrangères) ;
– Une économie endogène, centrée sur une diplomatie en cercles concentriques superposés qui part de la sous-région vers le reste du monde ;
– La bonne gouvernance, la transparence dans la gestion des deniers publics et la lutte contre la corruption ;
– La reddition des comptes ; (Jub, Jubal , Jubanti)
– La réduction des inégalités sociales ;
– En somme, l’émergence dans un horizon proche par une amélioration substantielle de la qualité de vie des sénégalais, en termes d’indicateurs de développement humains.
La résistance des conservateurs, sur fond de complot politico-médiatique
Voilà un gros chantier ! Les conservateurs du système, qui bénéficiaient de tous les privilèges possibles, parfois même inimaginables, en termes d’accumulation de richesse à partir d’une simple signature ou d’une position politique, (au détriment du citoyen), sont naturellement obligés de lutter pour leur survie.
C’est normal. Le jeu politique est ainsi fait.
Mais ce qui intrigue, c’est la jonction entre une certaine classe politique et une certaine presse, pour juste tirer à boulet rouge sur le PM, afin de le déstabiliser. Le débat politique prend des contours très clairs, nettement visibles, d’une entreprise de diabolisation et déstabilisation très mal orchestrée, dont les acteurs ne s’en cachent même pas. On en arrive même à agiter ridiculement une démission du PM.
C’est le PM Ousmane SONKO qui a engagé un combat presque révolutionnaire contre le système, les conservateurs vont lui opposer une résistance à la hauteur des menaces qui pèsent sur certains d’entre eux qui vivent impunément de privilèges indus. Hélas ! le combat est difficile. Mais il faut se battre.
Le niveau actuel du débat public dépasse une simple adversité politique. C’est presque de l’acharnement, de la haine.
C’est clair, les forces conservatrices (ou ce qu’il en reste) vont mener les plus grandes batailles politiques de leur existence, pour survivre.
Ainsi donc, l’âme et le boucle du projet se trouve être la cible idéale pour les détracteurs du « projet ».
C’est vrai, voilà maintenant 15 mois que les patriotes sont au pouvoir. Les résultats sont mitigés. Il y’a peut-être des circonstances atténuantes. Mais rien ne justifie les lenteurs observées dans les réformes majeures qui doivent créer un environnement propice à la mise en œuvre du projet.
Voilà ce qui est impardonnable. Le peuple comprend, mais reste impatient de voir des changements amorcés pour relancer la machine économique.
Oser réformer, pour un mix pertinent entre les ressources domestiques et les investissements directs étrangers.
Le bulletin de santé de notre économique n’est pas très reluisant, mais le potentiel et les perspectives sont bonnes, principalement grâce à nos dotations en ressources naturelles et notre stabilité politique.
Avec un taux de croissance projeté du PIB de 8% ou plus, même si les autres agrégats (note souveraine, dette, critères de convergences, IDE) -se- sont dégradés, il est possible de s’en sortir, à condition de faire des réformes qui permettent d’avoir un environnement des affaires compétitif pour le binôme ressources domestiques-IDE.
C’est en cela que le plan de redressement économique est intéressant. Cette nouvelle thérapie demande de nouveaux paradigmes de gouvernance des ressources publiques. Pour cela, il faut une reconfiguration de l’environnement des affaires, en cohérence avec les objectifs à l’horizon 2050. C’est ça la réinitialisation du logiciel économique.
Donc il n’est pas encore tard. Le plan de redressement doit-être lancé. C’est une urgence économique.
C’est une contradiction principale qu’il faut absolument régler. Les questions politiques sont des contradictions certes importes, mais bien secondaires.
Pour les réformes urgentes, le plan de redressement doit mettre le curseur sur les secteurs suivants :
– Réforme en profondeur du train de vie de l’Etat. Ce sont des mesures simples, audacieuses, à rendements immédiats ; par exemples: plafonner les plus gros salaires à trois (03) millions et, toutes proportions gardées, réduire les avantages et privilèges dans des fourchettes comprises en 30 et 50% (indemnités de logements, téléphone, carburant, fonds communs, et autres).
La réduction du train de vie de l’Etat est une mesure simple, avec des gains budgétaires immédiats.
– Réforme générale de l’administration qui devra connaitre une architecture en cohérence avec la vision Sénégal 2050, (surtout la justice, composante essentielle dans l’environnement des affaires qui a besoin de plus de célérité et de diligence dans le règlement des contentieux d’affaires) ;
– Réforme foncière et agraire (pour désamorcer la bombe foncière qui est une grosse menace) ;
– Réforme du code des investissements et du code du travail ;
– Réforme des codes des douanes et des impôts ;
– Réforme du système de rémunération des fonctionnaires (harmonisation pour éviter les disparités frustrantes qui sont à la base de toutes les grèves) ;
– Réforme en profondeur par des regroupements et fusions les agences, entreprises publiques, parapubliques et projets relevant de l’état ;
– Réforme et relance des filets sociaux, (bourses familiales, CMU, plan Sésame, carte d’égalité des chances) afin de relever le pouvoir d’achat des sénégalais vulnérables. Les filets sociaux permettent une meilleure redistribution des ressources publiques et plus de protection sociale.
Nous autres citoyens et acteurs économiques, attendons avec impatience le plan de redressement ou de relance de l’économie, même si par ailleurs, savons que les forcent conservatrices vont continuer dans leur dynamique d’entrave à la mise en œuvre du « projet ».
C’est lent !
Le PM SONKO a raison de dire que c’est lent. Mais ce n’est pas une excuse valable. Aucune grande réforme n’est faite. Hors, rien l’empêche. Les patriotes ont conquis tous les leviers du pouvoir. Si cela ne marche pas encore, ou s’il n’y a même pas encore de signaux positifs, c’est de leur responsabilité. Nous citoyens et acteurs économiques, attendons avec impatience (après le RDV raté du 30 Juin 2024) la restructuration urgente des agences, projets, programmes, entreprises publiques & parapubliques. C’est clair, un plan de redressement repose sur de grandes réformes pour créer un environnement des affaires propice.
Le temps de réinitialisation de notre logiciel économique est très long
Même si par ailleurs, les patriotes ont hérité d’une situation économique très difficile, le PM Ousmane SONKO ne doit pas perdre beaucoup de temps sur les dégâts hérités et les contradictions politiques secondaires, mais doit faire focus sur l’économie qu’il faut absolument redresser dans un délai très raisonnable.
Le président Macky SALL a pris le pouvoir avec le YOONU YOKUTE, il lui a fallu deux ans pour lancer le Plan Sénégal Emergent (PSE). C’est avec ce référentiel de politiques économique et sociale qu’il a gouverné le Sénégal pendant deux mandats. Les 27 grands projets et les 17 grandes réformes étaient très claires. Elu en 2012, Macky SALL n’a lancé le PSE qu’en 2014.
Sur ce point, le régime des patriotes a prix de l’avance, pour avoir lancé un nouveau référentiel de politiques publiques, juste un an après la prise du pouvoir.
Depuis lors, quelques ressorts semblent cassés. Aucune grande réforme. L’environnement des affaires doit être amélioré pour supporter de manière efficace un plan de redressement économique structurel. Heureusement, notre signature souveraine est encore de qualité.
Criminaliser le détournement de deniers publics, au même titre que le trafic de drogue, le viol, la pédophilie, le vol de bétail, entre autres
En criminalisant le détournement de deniers publiques, le « projet » marquera des points en termes de probité dans la gouvernance des ressources publiques, de respect du code transparence dans la gestion des deniers publics, et de la lutte la criminalité économique et financière. Ce sera dans le sillage du Jub-Jubal-Jubanti.
Cette criminalisation du détournement de deniers publics est une disposition nécessaire pour amoindrir l’impact négatif des crimes économiques et financiers. Voilà un sujet intéressant pour le débat public.
Et ce ne serait que pour la juste cause. Car le détournement de deniers publics est aussi pernicieux que les autres fléaux qui son criminalisés.
Ainsi, dans la dynamique de ces grandes réformes, le détournement de deniers publics publiques doit être absolument criminalisé, au même titre que le vol de bétail, le viol, la pédophilie ou trafic de drogue. Car en vérité le détournement de deniers est autrement plus dangereux, plus nuisible que ces fléaux.
Certes, les patriotes ne peuvent pas laisser le terrain politique aux comploteurs, mais au moins, le binôme Diomaye-Sonko doit faire focus sur la contradiction principale, la relance de l’économie.