Judith Suminwa Tuluka, première femme Premier ministre en RDC

Judith Suminwa Tuluka est la première femme à occuper le poste de Premier ministre en RDC, la République Démocratique du Congo. Le chef de l’Etat Félix Tshisekedi l’a nommée, ce lundi 1er avril, et l’information annoncée par la porte-parole du chef de l’Etat, Tina Salama, sur la chaine de télévision nationale, RTNC.

Avant sa nomination à la Primature, Judith Suminwa, cadre de l’UDPS et membre de l’Union sacrée pour la nation, a été ministre en charge du Plan au sein du Gouvernement Sana Lukonde II.

Elle détient un diplôme d’études complémentaires en Travail dans les pays en voie de développement.

La nouvelle Première ministre est également détentrice d’une maîtrise en économie appliquée, et a fait ses études supérieures à l’Université Libre de Bruxelles (ULB).

Judith Suminwa Tuluka est originaire du Kongo-Central

Originaire du Kongo-Central, elle devient ainsi la première femme congolaise à occuper le poste du chef du Gouvernement.

En septembre dernier, Mme  Tuluka avait visité des entreprises de Goma (Nord-Kivu), bénéficiaires des exonérations de l’Etat sous l’encadrement de l’Agence nationale de promotion des investissements (ANAPI).

Elle avait débuté sa ronde d’inspection à la Centrale photovoltaïque « Nuru » située en pleine ville de Goma. Alors ministre du Plan, Judith Suminwa avait clôturé sa visite d’inspection à Mont-Gabaon, grande usine de fabrication de la farine de maïs.

Elle fut en outre coordonnatrice du pilier « Consolidation de la paix et renforcement de la démocratie » au PNUD.

Judith Suminwa était quelques heures avant sa nomination, coordonnatrice adjointe du Conseil Présidentiel de Veille Stratégique (CPVS), une structure technique qui fait le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des engagements du président de la République.

En 2022, Cette femme d’Etat avait travaillé au cabinet du ministère du Budget.

Judith Suminwa Tuluka a déclaré : « Je suis consciente de la grande responsabilité qui est la mienne »

Pour sa première réaction, Mme le chef de gouvernement de la RDC a déclaré : « Je suis consciente de la grande responsabilité qui est la mienne. J’ai indiqué au chef de l’État qu’il pouvait compter sur ma loyauté pour l’aider à mener à bien le développement de notre chef pays, la République démocratique du Congo…Et que nous puissions, sur la base des engagements qu’il a définis, travailler pour la paix et le développement, afin que le peuple puisse bénéficier de ce pays, des ressources qui nous ont été données par le Seigneur ». 

Elle a ajouté : « Mes pensées vont à l’Est et dans tous les coins du pays qui sont aujourd’hui confrontés à des conflits, face à des ennemis qui sont parfois cachés, qui ne se révèlent pas mais que l’on trouvera et qu’on va pourchasser d’une manière ou d’une autre, je pense à toute cette population et suis de tout cœur avec elle ».

Réélu triomphalement le 20 décembre 2023 pour un second mandat, avec plus de 73% des voix face à 25 autres candidats dont le suivants Adolphe Muzito crédité de 1,13% le Félix Tshisekedi a attendu plus de trois mois pour nommer un chef de gouvernement.

Un temps apparemment mis à profit pour poser un acte inédit, consistant à confier la charge de Premier ministre à une femme, pour la première fois dans l’histoire de la République Démocratique du Congo.

Judith Suminwa Tuluka nommée ce lundi a désormais la charge de nommer un gouvernement dont le fonctionnement est attendu pour faire sentir aux millions de Congolais les réels impacts du régime de Tshisekedi.

C’est en tout cas l’analyse faite par le chercheur Yvon Muya dans une interview avec AFRIKARABIA en ces termes : « on a beaucoup entendu pendant ce quinquennat que Félix Tshisekedi devait partager son bilan avec le FCC de Joseph Kabila. Cela veut dire que le vrai bilan de Félix Tshisekedi viendra de son second mandat. Je pense qu’il aura vraiment à coeur de faire avancer les réformes, les grands projets comme celui des « 145 territoires », et de laisser un bilan positif. Ce quinquennat sera sans conteste très différent du premier, qui était phagocyté par le camp Kabila ».